D. Lipatti: Concertino op. 3; Sonatine pour la main gauche, Sonate en ré mineur, 2 Nocturnes , Fantaisie op. 8; Albeniz / Lipatti: Navarra; Bach / Lipatti: Pastorale BWV 590; 2 airs de BWV 208; Luiza Borac, Academy of St. Martin in the Fields, Jaime Martin; 2 CD AV2271; 2012 (110'27) – Critique de Rémy Franck

Le légendaire Dinu Lipatti, pianiste hors pair, décédé en 1950 de la maladie de Hodgkin (et non pas de la leucémie, comme informe le texte du livret), à l’âge de 33 ans, fut également compositeur. Le musicien roumain avait étudié auprès de Paul Dukas et Nadia Boulanger, et George Enescu fut son parrain. Luiza Borac joue quelques-unes de ses œuvres ainsi que deux transcriptions.

Le programme débute par un Concertino en style classique de 1936, une oeuvre qui vous fera penser ici à Bach, là à Haydn, mais également à Enesu et Bartok. Lipatti prend un vrai plaisir à cette escapade. Luiza Borac et l »Academy of St Martin-in-the-Fields’ rendent cette musique très évocatrice. A part cette belle œuvre, nous entendons une Sonatine bien originale même si elle suscite des ‘aha’ pour quelques ‘déjà entendus’ volontaires. La sonate en ré mineur d’un jeune homme de quinze ans est extrêmement mature et post-romantique. Dans les autres œuvres, Lipatti nous rappelle sonorités d’un Chopin ou plus ouvertement et plus souvent, d’un Debussy, avec ou sans racines folkloriques, et toujours avec une originalité épatante. Dans la plus intéressante œuvre du double album, la Fantaisie de 1940, on croit même  entendre des allusions scriabinesques voire un soupçon de jazz. Les interprétations sont exquises et hautes en couleurs, techniquement très bien jouées sur un piano Bechstein, la marque préférée de Lipatti.

Dinu Lipatti composed music in the various styles he liked to play. Some of his works are ravishingly played by Luiza Borac.

Dinu Lipatti komponierte in ganz verschiedenen Musikstilen. Einige sein er Werke werden auf dieser CD von Luita Borac in exquisiten Interpretationen zu Gehör gebracht.

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